Lettre ouverte : LES POCHES DES ADHÉRENTS MUTUALISTES EN DANGER !

LES POCHES DES ADHÉRENTS MUTUALISTES EN DANGER !
« Les mutuelles doivent rendre l’argent ! »
La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, annonce sa volonté d’augmenter la taxation des complémentaires santé, sous prétexte qu’elles « n’auront finalement pas à augmenter en 2025 leurs remboursements des consultations médicales et des médicaments ».
Le gouvernement frappe un nouveau coup et ce sont encore nos adhérents qui vont en faire les frais !
Confrontées aux attaques incessantes du gouvernement, nous prenons pour la première fois la plume collectivement pour nous exprimer à l’unisson en tant que Présidents de mutuelles représentants plusieurs centaines de milliers d’adhérents dans nos territoires : ACORIS MUTUELLES et la MUTUELLE COMPLÉMENTAIRE D’ALSACE prennent la parole. Parce que les instances censées porter nos voix ne sont pas entendues et à peine écoutées, nous sommes dans l’obligation de nous exprimer au niveau régional face à cette nouvelle mise au pilori, de faire front commun pour alerter l’opinion et lui adresser notre vérité.
Cette prise de parole commune reflète le respect mutuel de nos deux organismes, qui bien que concurrents, savent s’unir pour de bonnes causes. Elle se justifie par la prise de parole de la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Mme Catherine VAUTRIN.
Une communication mensongère
Alors que le premier Ministre François Bayrou renonce aux projets gouvernementaux précédents qui visaient à transférer des millions d’euros de charges de la Sécurité sociale vers les mutuelles, Catherine Vautrin déclare : « Les
mutuelles ont déjà augmenté et l’État leur demande la restitution de cette somme ». Si nous sommes habituées aux communications à l’emporte-pièce jetant régulièrement les mutuelles à la vindicte populaire, nous ne pouvons, cette fois, tolérer de tels propos mensongers.
Sachez, madame la Ministre, que le calcul de nos cotisations 2025 a été réalisé au plus juste sans tenir compte d’une énième et sempiternelle annonce gouvernementale de dernière minute auxquelles nous commençons malheureusement à être habituées.
L’augmentation raisonnée de nos cotisations a été fixée au mois de septembre dernier en amont de l’annonce d’une hausse du ticket modérateur. Cependant, l’État, par votre voix, nous accuse de vol et nous demande de rendre l’argent que nous n’avons pourtant même pas collecté.
Nous dénonçons des propositions inacceptables pour nos adhérents
Alors oui, les mutuelles ont des réserves financières, c’est vrai, mais elles se doivent d’en posséder pour pouvoir exister, c’est le prérequis par les autorités de l’Etat pour exercer nos métiers. Nous sommes d’ailleurs
contrôlées chaque année sur le sujet. Pour autant, loin de nous appartenir, cet argent reste la propriété de nos adhérents à qui nous le reversons sous forme de prestations santé. Acquises au fil du temps, comme un ménage consciencieux qui réalise et gère ses économies, ces réserves nous permettent d’investir notamment au bénéfice de l’amélioration de notre qualité de service due à nos cotisants, de payer nos frais de gestion (et oui nous payons aussi l’eau et l’électricité) mais aussi de gérer les difficultés comme n’importe quelle entreprise responsable.
En 20 ans, la taxation des complémentaires santé a été multipliée par 8 ! Comment pouvez-vous, Madame la Ministre, proposer de monter encore d’un cran ? Une nouvelle taxe reviendrait à faire les poches de nos adhérents en faisant peser l’équivalent d’une TVA sur leurs cotisations et en utilisant, une fois de plus, les mutuelles comme collecteurs d’impôts !
L’augmentation des coûts de santé et des taxes que vous décidez sans plus de consultation risquent d’aboutir à une vague de démutualisation massive d’une partie de la population, prise à la gorge financièrement. Il suffit de voir le poids de la complémentaire santé dans le budget des retraités pour comprendre le caractère quasi insurmontable d’une nouvelle hausse.
Des mutuelles mais aussi des entreprises du cru
Madame la Ministre, vos propositions mettent également à mal nos entreprises qui emploient des centaines de personnes dans nos territoires et qui font marcher l’économie locale.
Nous ne pouvons sans cesse puiser sous le matelas pour absorber les taxes, les nouveaux soins à prendre en charge, les transferts de la Sécu ou encore les hausses de consultations diverses et variées, que vous décidez sans même vous interroger sur notre capacité à les absorber. Que dire du « braquage » auquel nous avons eu droit au moment du COVID-19…avec une contribution exceptionnelle… sous forme de taxe… alors que de notre côté nous voulions rendre directement ce surplus de cotisations à nos adhérents !
C’est à chaque fois l’argent de nos adhérents que vous ponctionnez !
Notre système de protection sociale est sans nul doute complexe mais il est unique au monde et précieux pour chacun d’entre nous. Nous profitons de cette tribune pour inviter, à nouveau, les élus locaux, comme les élus nationaux, à venir nous rencontrer pour mieux le comprendre. Ce sera pour eux l’occasion de découvrir non seulement le fonctionnement de nos établissements mais aussi notre réalité économique. Très loin d’être des mastodontes du marché, nous parvenons (quand nous y arrivons) difficilement à équilibrer nos comptes par notre seul métier de mutuelle.
Nous ne sommes qu’un symptôme d’un système à bout de souffle
Au-delà de notre propre situation, nous ne vous apprendrons rien en vous disant que c’est malheureusement l’ensemble du système de santé français qui se trouve en grande difficulté, et ce n’est pas faute de donner l’alerte comme beaucoup d’acteurs du monde de la protection sociale. Cependant des décisions à court terme ne font qu’aggraver la situation. En aucun cas, les mutuelles et encore moins leurs adhérents, ne sont responsables du manque de mesures structurelles sérieuses en la matière.
En conclusion…
Nos poches et celles de nos adhérents ne sont pas des puits sans fond et encore moins la variable d’ajustement de décennies d’errances budgétaires. Il est temps de sortir des postures idéologiques et de bâtir une réforme de santé durable et équitable !
A notre humble mesure, nous défendrons nos adhérents et, pour une partie grandissante d’entre eux, leurs modestes finances.
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